I'm Nate , Nate Hamilton

Une lumière qui se camouffle, des ténèbres qui se montrent.
Le coucher du soleil était toujours aussi impressionnant, mais pourquoi ? La nature lui donnait des aspects qui dépassaient tout ce que la pensée humaine pouvait imaginer, et pourtant... Rien n’était plus merveilleux et effrayant que de voir cet astre majestueux disparaître derrière le fin fond de l’horizon. Tout se terminait, et tout recommençait.
La fin d’une journée, le début d’une nuit.Accoudé au bord d’une fenêtre, dans un hôtel peu attrayant, au plein cœur de Londres, un jeune homme regardait la ville avec un air sans réelles expressions apparentes. Rêvait-il ? Ou bien était-il étonné, ravis, énervé ? Son visage ne laissait rien paraître, c’était comme une statue.Ses yeux, d’un magnifique bleu d’azur, étaient fixés sur le clocher d’une grande église qui dominait la ville. Sa cloche sonnait lentement, et chacun de ses coups résonnait dans toute la capitale.

Au dehors, dans la rue, de nombreux passants parlaient, certains chuchotant à voix basse, d’autres n’hésitant pas à crier, indifférents aux personnes qui pouvaient se coucher, malgré le fait qu’il était encore assez tôt.Cette impression de "sans gêne" dérangea le jeune homme blond, qui lança un regard courroucé aux auteurs du bruit, mais qui ne parvint pas à croiser celui de l’un d’eux. Il n’avait qu’une envie : descendre et leur faire comprendre de n’importe quelle manière que la ville ne leur appartenait pas ; malheureusement, Seifer Almasy était encore mineur, et ne pouvait de ce fait utiliser son précieux don qu’était la magie en dehors du château de Poudlard.

Il leva les yeux vers le ciel. Les teintes rosées du soir se dissipaient rapidement pour laisser s’enfoncer la ville dans les ténèbres. Quelques nuages s’ajoutaient à ce spectacle. La lune se voyait à présent avec beaucoup de netteté, et les premières étoiles s’imposaient dans la nuit.
En baissant son regard, Seifer vit, dans la rue, que les nombreuses personnes étaient parties, sans ne laisser aucune trace. S’il avait été dans le monde magique, le jeune Almasy aurait tout de suite pensé qu’ils avaient transplané, mais le fait était que toutes ces personnes étaient moldues, et ne pouvaient ainsi pas utiliser la magie, donc étaient incapables de disparaître. Peut-être quelque chose ou quelqu’un les avait fait partir subitement ? Non, sûrement pas. Il s’agissait, comme toujours, de leur départ pour leur maison.

A peine Seifer commençait-il à se trouver bien paranoïaque qu’une tache noire sur la lune attira son attention. En regardant attentivement, il vit qu’il s’agissait d’un hibou, dont on ne voyait en fait que sa silhouette. Quelques secondes plus tard, il se posait déjà sur le rebord de la fenêtre, juste à côté de lui. Le jeune homme lui enleva la lettre qui était accrochée à sa patte et le Moyen-Duc partit en un puissant battement d’ailes.Seifer déroula le papier et vit écrit, en gros,C’était vrai ! A présent, il la commandait ! Il l’avait complètement oublié, son esprit étant tourné bien ailleurs. Mais il préférait rester au courant de toutes les actualités du monde magique.En gros, sur la Une, on pouvait lire {..}Intéressé, le jeune homme ouvrit le journal à la page donnée.

"LA MAGIE ET LA SCIENCE, MEME COMBAT ?

Un petit ricanement, puis on tourne la page. Quelles idioties, vraiment ! Tout un article pour rien... Intéressant, certes, mais bien mal expliqué et très peu précis. Sur la page suivante, on voyait la photo d’un géant à côté d’un homme. La différence de taille était stupéfiante, et il était amusant de voir qu'ils étaient exactement dans la même position, les faisant presque paraître jumeaux... à cinq mètre près.

[i]{...}

Cet article n’étonna pas Seifer, qui se doutait bien de cette parenté pour la simple et bonne raison de leur apparence très ressemblante. Il ferma le journal, sentant ses yeux se fatiguer à force de lire les articles.
Aujourd’hui, la Gazette semblait avoir décidé de parler scientifique. Le prochain numéro serait sans doute bien différent, ou contredirait celui-ci ; ils sont si abusifs et vagues...Il s’assit sur son lit, qui était peu confortable, et ferma les yeux. Il n’arrivait pas à dormir, il n’y arriverait pas, il en était persuadé. Il avait envie d’aller dehors, de courir comme un fou, et de revenir exténué. Il se leva et se dirigea vers la porte de sa chambre, non pas pour aller courir, mais juste pour se balader, prendre l’air...A peine tournait-il la poignée de sa porte qu’il cru entendre une voix venant de l’intérieur de la chambre. Se retournant, il ne vit rien. Il tourna la tête et s’apprêta à ouvrir la porte.

« Souviens-toi... »

A nouveau, il se retourna, sentant sa nuque frissonner à l’entente de cette simple voix. C’était une voix féminine, qui semblait résonner de partout dans la pièce sombre. Seifer connaissait cette voix, mais n’arrivait pas à se souvenir où il l’avait entendue, et de qui elle provenait. Il se retourna en vitesse, ouvrit la porte et sortit en courrant, oubliant même de refermer derrière lui, et permettant ainsi à n’importe qui dans l’hôtel d’entrer. Mais il s’en fichait, il ne pensait pas à ça. Cette voix, cette simple voix, qui avait résonné de partout dans la pièce, elle ne lui disait rien qui vaille, bien au contraire...
En sortant dans la rue, il se trouvait seul. Il entendit alors un rire lointain, rire qui se faisait de plus en plus fort et qui semblait venir de partout. Ce rire aussi, il le connaissait. Entre un rire de femme et un cri d’hyène, il était terrifiant. Seifer frissonnait de partout, bien qu’il ne fît pas froid.
Il se mit à courir, poursuivit par ce rire, et arriva bientôt devant le Chaudron Baveur. Tous les soirs, il venait demander une chambre, et à chaque fois, on lui répondait que c’était plein. Mais là, il ne venait que se réfugier, rester dans sa chambre d’hôtel moldu ou dans les rues de Londres, seul, avec cette voix, était ce qu’il y avait de plus inquiétant.
Il s’approcha du barman, Tom, et lui demanda une chambre, au cas où. L’homme, désolé, lui fit comprendre qu’une jeune fille venait de prendre celle qui s’était libéré, qu’il aurait dû passer plus tôt.
Seifer acquiesça. Ce n’était pas grave. Il resterait au Chemin de Traverse cette nuit. C’était assez excitant, l’idée de se promener dans cette grande allée la nuit !Il but rapidement un Jus de Citrouille pour se remettre en forme après tant d’émotions, puis se leva et sortit du côté magique. Il était seul, au milieu de la grande rue, et voyait autour de lui d’innombrables magasins qui s’offraient à lui ; jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’ils étaient tous fermés. Tant pis, il ferait du lèche vitrine, et trouverait un coin sympathique pour dormir.